Francesco Foscari est le 65e Doge de Venise. Il a été élu en 1423.
Biographie
Francesco Foscari nait en
Égypte où son père est en exil. À 18 ans, il se rend pour la première fois à Venise. Au service de la républiqye, il fait fait une rapide et brillante carrière: à 27 ans il est sénateur, à 31 membre du
Conseil des Dix et à 45 procurateur de Saint-Marc. Il est aussi ambassadeur auprès de l'empereur Sigismond et du sultan
Mehmed Ier, il est aussi de Jean-François de Mantoue.
Par ses contemporains, il est décrit comme un brillant orateur, avec une grande capacité de persuasion et une excellente mémoire.
Le dogat
Francesco Foscari est élu à 49 ans le
15 avril 1423 de préférence à
Pietro Loredano. Grâce à lui la république de Venise connait son plus long règne, plus de 34 ans, ainsi que la plus grande expansion territoriale de son histoire, réunissant sous une seul législation toute le
Vénétie et le
Frioul.
Pietro Loredano adopte à son égard une attitude d'hostilité systématique au point que Foscari déclare un jour, devant le Sénat, qu'il ne sera pas véritablement doge tant que cet opposant systématique sera en vie.
Par coïncidence, Pietro Loredano et son frère Marco meurent quelques mois plus tard ; on parle d'empoisonnement, ce que Jacopo Loredano fait graver sur leurs pierres tombales avant d'inscrire sur ses livres de compte que les Foscari lui doivent deux vies.
Déjà son prédécesseur Tommaso Mocenigo disait de lui: « …Nombre d'entre vous inclinent vers Messire Francesco Foscari; ils ne voient pas qu'il est orgueilleux et menteur, que sa fortune est sans assises, qu'il promet beaucoup et tient peu. S'il est nommé doge, vous serez perpétuellement en guerre ».
Son règne est caractérisé par la guerre d'abord avec les Visconti puis contre les Turcs), par des luttes internes entre les grandes familles et des catastrophes naturelles comme la sècheresse de 1424, les nombreuses montées des eaux, le gel de la lagune en 1431 qui paralyse la ville pendant des mois, le tremblement de terre de 1451 et enfin la peste qui tue quatre de ces onze enfants.
En 1430 Andrea Contarini, incité par les Loredan, attente à la vie du doge en le poignardant.
Le 5 novembre 1450, le chef des Décemvirs, Ermolao Donato est assassiné. L'unique fils de Francesco Foscari encore en vie, Jacopo Foscari, est accusé de ce meurtre malgré l'absence de preuves: quelque temps auparavant, Donato l'avait fait condamner à l'exil pour avoir accepté des subsides de chefs d'État étrangers. Jacopo est torturé puis exilé en Crète.
En 1455, Jacopo écrit à Francesco Sforza, duc de Milan, pour lui demander d'intercéder en sa faveur auprès du gouvernement vénitien. La lettre tombe entre les mains du Conseil des Dix ; ramené à Venise, Jacopo reconnait en être l'auteur mais uniquement à cause de son désir de revoir son pays.
Il est condamné à l'exil perpétuel en Crête et à être enfermé pendant la première année. En outre, on le menace de mort pour le cas où il lui prendrait le souhait d'écrire d'autres lettres du même genre.
C'est à ce moment-là qu'un noble vénitien, Nicolo Erizzo, révéle sur son lit de mort être le véritable meurtrier de Donato ; plusieurs sénateurs décident alors de plaider la grâce de Jacopo Foscari mais celui-ci meurt au même moment (1457) dans sa prison de Crète.
Abdication et mort
Francesco Foscari se désintéresse progressivement des affaires de l'État, refusant d'assister aux séances du Conseil.
A deux reprises il veut abdiquer mais le Conseil des Dix refuse son abdication, lui faisant même jurer de demeurer en fonction jusqu'à sa mort.
Élevé à la dignité de Decemvir en 1457, Jacopo Loredano oeuvre pour obliger le doge à abdiquer. Foscari retourne dans son palais et refuse même la pension qui lui est offerte, et qui doit être prise sur le Trésor public.
Le 31 octobre 1457, le son des cloches de la basilique Saint-Marc annonçant l'élection de son successeur, Pasqual Malipiero, l'affecte tellement qu'il en meurt. Il a droit à des obsèques grandioses auxquelles Malipiero apparait dans une simple tenue de sénateur ; au soir des funérailles, Loredano inscrit dans son livre de comptes "les Foscari m'ont payé".
Divers
L'histoire de Francesco Foscari a inspiré un drame de Lord Byron, The two Foscari, dont Verdi tira l'action de son opéra I due Foscari.
Notes